if i die young, bury me in satin

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Peu de gens sont confrontés à la perte d’un être cher. Du moins, on le pense, en réalité, ils sont plus qu’on ne le pense. Mais ces gens ne s’en ventent pas, après tout, à quoi bon s’en venter ? C’est une chose triste. Vous vous voyez dire à quelqu’un : « Tiens, j’ai perdu ma grand-mère hier, et sinon, tu as planté des tomates cet été ? » Non. C’est trop triste. Tu le sais. Tu as perdu tes parents.
Ils sont morts dans un accident de voiture, tu avais neuf ans, tu étais innocente. Le genre de petite fille mignonne, qu’on adore prendre dans nos bras. Ils n’ont jamais pu recommencer à faire ça.
Quand tu étais plus jeune, en y pensant, tu pleurais. Tu sentais ce manque, énorme, intense. Mais comment pouvais tu faire ça à tes parents adoptifs ? Eux qui étaient parfaits avec toi, qui te protégeaient, te gâtaient, t’aimaient. Alors tu ne pleurais plus, devant eux du moins, tu essayais de retenir tes larmes, tu t’es forgé une force de caractère assez difficile à abattre.
Depuis, personne n’avait réussi à abattre cette défense, cette carapace, jusqu’à ce que tu ai quinze ans. Vous connaissez l’histoire, on l’a tous vécu au moins un fois, pour les plus chanceux. Il s’appelait Jules. Il était beau, vous sortiez ensemble, vous êtes restés trois ans ensemble puis il t’as demandé en mariage. Ce fut un mariage secret, entre vous deux, tes parents n’étaient pas d’accord, mais ils l’ont acceptés. Résultat ? Trois ans de mariage, et tout est partit. Ton Jules s’est envolé, l’histoire d’amour était terminée. Pourquoi ? Tu n’en as aucune idée, sans doute à cause du test de grossesse positif qui se trouvait dans la poubelle de la salle de bain. Tu as eu énormément de mal à t'en remettre, tu pleurais toute la journée, ne sortait plus de ton lit. Tu refusais l'enfant qui grandissait en toi, jusqu'à ce qu'il pointe le bout de son nez. Ce fut le déclic, il t'as réveillé, tu avais juste besoin de lui. D'un peu d'espoir...

Désormais, tu es directrice marketing, tu adores ton métier. Il te permet de mener une vie très agréable et de t’occuper correctement de ton fils qui a trois ans maintenant. Mais tu es heureuse, tu vis une vie parfaite, sans homme pour te tromper, te mentir.
Tu ne pleure plus, tu es mère, tu as des responsabilités, des devoirs. Tu les assumes, et tu es heureuse, au fond.

Amber. BIENVENUUUE. Et très beau choix de prénom.