En attendant de retrouver Louise, Jules habitait dans son cabinet médical. Il mangeait à l’extérieur, passait sa journée à bosser, puis il dormait dans le canapé installé dans son bureau. Depuis qu’il était revenu à Genève, il avait recommencé à travailler, son côté bosseur reprenant le dessus. Il était tard déjà alors qu’il rentrait chez lui, les mains enfoncées dans les poches, pressé de se retrouver au chaud. Il repéra alors une silhouette étalée par terre, et, ce fut plus fort que lui, il s’en approcha pour découvrir… un jeune homme blessé. Ce p’tit gars lui rappelait son propre cousin… Son instinct médical prit le dessus, il se pencha pour passer le bras du brunet autour de ses épaules, le transportant ainsi jusqu’à son cabinet. Il l’installa, posa un verre d'eau à ses côtés, et attendit qu’il se réveille afin de lui procurer les soins. Lorsque Jules s’aperçut qu’il avait les yeux ouverts, il lui adressa un sourire rassurant, tout amical « Salut. Moi c’est Jules, et toi ? » Il prit place sur le tabouret face à Jayden et lui parla, histoire de détendre l’atmosphère, tandis qu’il stérilisait une aiguille afin de lui recoudre sa plaie. « Dis donc, ils t’ont pas raté. Ca t’arrive souvent de jouer les grands bagarreurs ? »

Pour le coup, Jules s’imaginait bien à la place du p’tit Jayden, il lui était déjà arrivé plein de fois de se retrouver mêlé à une bataille, qu’il ne provoquait pas en général. Du coup, en le croisant étalé par terre, il n’avait pas pu s’empêcher de l’emmener dans son cabinet pour lui offrir des soins gratuits. Le jeune garçon s’était ouvert l’arcade sourcilière et il fallait que Jules le recouse. Il prépara tout son matériel, c'est-à-dire, aiguille, fil, ciseaux et compresses, tout en engageant la discussion avec Jayden histoire de le détendre un peu. En l’écoutant, Jules ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire amusé, et sans aucun timbre moqueur dans la voix, il répondit : « Je vois… alors je devrais plutôt dire habitué aux raclées c’est ça ? » A son ton, Jayden pouvait comprendre que Jules était loin de se moquer de lui, au contraire. « Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? Tu peux me dire où tu as mal aussi ? …T’en fais pas pour ce qui sera des frais, je ne te demanderai rien. » Après avoir essuyé à l'aide d'une compresse le sang qui coulait encore un peu sur le visage du brunet, le médecin prit l’aiguille stérilisée et prête, autour duquel un fil était noué. Le regard de Jules devint alors très sérieux « Si tu as peur des aiguilles, comme moi, je te conseille de fermer les yeux, et de respirer bien fort tout en pensant à autre chose. Tu peux compter à voix haute aussi, ça peut aider. »