i'm a dreamcatcher and you're my dream •• kiara

Kiara & Jayden
i'm a dreamcatcher and you're my dream.

Il devait être environ quatre heures de l'après-midi, Jayden revenait du café après y avoir passé toute la journée à servir des cappuccinos et petits gâteaux aux nombreux clients. Il fallait bien qu'il gagne sa vie si il ne voulait pas finir à la rue, surtout que son petit appartement lui plaisait bien et que cela lui ferait mal au coeur de s'en séparer. Les mains dans les poches de son jeans, le jeune homme arpentait les rues de Genève sans trop savoir où aller. Il ressentait le besoin de se détendre après cette longue journée mais faire un bowling en solitaire n'était pas ce qu'il préférait le plus. Il se contentait donc pour le moment de fixer les pavés du trottoir sans faire attention aux passants qui marchaient dans le sens contraire. Un petit vent froid secoua l'épaisse chevelure du brunet qui croisa les bras contre son torse, s'amusant à présent à marcher sur le bord du trottoir en essayant de ne pas tomber - et au passage de ne pas se faire écraser. Jay ne risquait pas d'entrer en collision avec quelqu'un, il n'y avait que lui pour avoir des passe-temps aussi enfantin.

**+ ARRIVÉE** : 23/03/2013 **+ POSTS** : 30

Dear god, the only think I ask of you is to hold him when I'm not around, when I' m much too far away. We all need that person who can be true to you, but I left him when I found him and now I wish I'd stayed 'cause I'm lonely and I'm tired. I'm missing you again, oh no, once again.

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Seize heures. Kiara n'avait pas bossé de la journée. Elle s'arrangeait pour être en congé les lendemain de soirées. Elle finissait toujours en mauvais état. Les joues rouges. La cafetière qui déraille. Le cœur qui s'écorche.
Alors elle attend. Elle regarde passer le temps qui n'est pas son ami et qui résonne dans sa tête et qui lui fait un doigt d'honneur au passage. Et elle soupire. Elle n'a changé qu'une lettre entre l'Angleterre et la Suisse, mais sourire passe vite à soupire, et c'est le drame. Ses doigts fins passent dans ses cheveux d'or – dors.
Demoiselle se laisse tomber sur le matelas et colle sa joue contre un de ses oreillers vert. On lui avait dit que dormir avec plusieurs oreillers prouve qu'elle est déprimée. Et seule. Terriblement seule. Elle est vide, aussi. Sortie des soirées, elle ne voit que peu de gens. Au travail, oui, elle en voit beaucoup, mais aucun avec qui elle parlerait. Aucun à qui elle tiendrait les cheveux pendant qu'il vomit. Aucun à qui elle ferait un flan coco. C'est idiot, elle est sociable. Marrante. Joyeuse. Mais putain, elle s'ennuie.
Alors elle attend. Depuis le haut de son oreiller, les cheveux devant la gueule. On dirait une sauvage. Une sauvage domestiquée. Une boucle d'or. Elle tend le bras, loin, loin, loin. Autant que quand il lui piquait la télécommande et qu'elle voulait la reprendre. Elle tapote la table de chevet, trouve son téléphone par un quelconque miracle. Seize heures dix. Elle avait mal à la tête, mais il était temps de se lever. Elle posa un pied à terre. Un second. Elle se gratte le ventre en oubliant d'être féminine, a à la salle de bains et s'observe comme si elle se découvrait. En réalité, elle se redécouvre plutôt. Elle a des cernes, moins de sourires, le teint pâle. Elle a mal au dos, mal au bras, mal dormi. Elle soupire. Pourtant, à l'intérieur, elle ne se sent pas si mal. Les restes de soirée sont toujours là, mais elle n'est pas plus déprimée qu'un autre jour. Non, vraiment, elle s'ennuie juste. Le cadavre qu'elle voit dans le miroir est prêt à disparaître aux quatre vents. À s'évaporer et rejoindre le chant de la brise qui fait danser les branches des arbres. Elle deviendrait un soupir. Entre le fantôme qu'elle est et le soupir qu'elle sera, il n'y a pas grand chose.
Kiara lave ses dents, sa gueule, ne se maquille pas, ne se coiffe pas. Elle aime bien avoir un air sauvage. Ressembler à une tigresse ou une lionne ou une Lipoutou. Ses pieds la mènent dehors, et automatiquement sur le chemin du parc. C'est joli, le parc, joli comme une charlotte à la fraise. Mais en vert et avec des feuilles.
Elle ouvre sa veste en chemin, remet son t-shirt comme il faut. Elle doit être dans de bonnes conditions pour ne pas tomber – Kiara est la seule dans tout Genève à marcher sur le bord des trottoirs en se prenant pour une funambule, mais elle n'a pas besoin des autres pour tomber. Elle laisse vagabonder son regard et balaie le monde d'un battement de cils. Et se dessine au loin la silhouette. Elle reconnaîtrait les cheveux qu'elle a tant décoiffés entre mille. Et cet idiot, ce demeuré était là, et marchait sur le bord du trottoir. Il l'avait toujours fait, même avant qu'ils ne se connaissent. Elle, elle avait peur de tomber. Alors il la tirait par le bras pour la rassurer. Elle passa du soupir au sourire, et une couturière de nuages vint rafistoler le cœur qu'elle avait écorché il y a quelques lignes. Les doigts de Kiara s'étaient tant de fois aventurés sur les touches de son téléphone, hésitant à l'appeler. Sur l'écran de la télévision, quand elle regardait un film qu'il lui avait fait connaître. Ou devant lequel ils avaient tant ri. Et de la gamine qui ne craignait plus de tomber du trottoir, elle passa à celle qui renifle parce qu'elle pleure, sur son bord de trottoir. Et plutôt que t'attendre, elle fait un doigt d'honneur au temps qui l'a torturé et a éloigné Jayden, prend son élan et court plus vite qu'elle n'a jamais couru. Plus vite encore que quand ses parents revenaient des courses avec du Nutella et des Kinder. Je ne pense pas que le pauvre ait eu le temps de voir la grande dinde qui s'élançait déjà vers lui et sautait, sur lui, au-dessus, on ne sait pas. Entre les deux. Ca s'appellera : tentative de Dirty Dancing avec chorégraphie moyen-bof et acteurs mou du bide.

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feat Kiara.

Parfois, Jayden se remémorait tous ces nombreux souvenirs, ceux qu'il ne pourra jamais oublier. Ces souvenirs mémorables où, la plupart du temps, elle apparaissait. Sa tigresse, sa stupide blondie préférée, son âme-soeur, et surtout son acolyte durant leurs plus belles conneries. Autrefois, lorsque tous ces souvenirs refaisaient surface, il s'enfermait dans sa chambre et se plongeait dans ses draps dans l'espoir d'éloigner ces pensées qui le hantaient. Il avait eu beaucoup de mal à accepter le départ de celle qui lui avait appris à profiter de la vie, à ne plus avoir peur du danger, et encore un tas de choses qui l'avaient rendu plus fort. Sans cette fille, Jay serait sûrement une épave à l'heure qui l'était, en train de s'enfiler un paquet de chips devant Titanic. Avec le temps, il avait fini d'espérer la revoir un jour et se contentait de sourire en repensant aux traits familiers de son visage. Si il avait su que ce jour-là serait certainement le plus de sa vie à Genève, il n'aurait pas mit ses vieilles converses blanches toutes dégueulasses. Étrangement, lorsqu'il sentit quelqu'un lui bondir dessus, il sut immédiatement. Il reconnu son odeur, la caresse de sa tignasse contre son propre visage. Kiara. Jayden recula d'un pas, sous le choc, et contempla de la tête aux pieds cette malade mentale qu'il aimait tellement malgré le temps qui s'était écoulé depuis la dernière fois où s'étaient vus. Ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas être réelle. « S'il te plaît, dis-moi... dis-moi que tu n'es pas un fantôme car ça voudrait dire que ton toi est mort quelque part et je serais obligé d'adopter un chat pour combler le vide qui se serait crée dans mon estomac. » Des bêtises, du charabia, c'était tout ce que Jay avait réussi à balbutier. Il posa ses mains sur les joues rosies de Kiara et commença à les compresser pour vérifier qu'elle n'allait pas disparaître d'un moment à l'autre pour le laisser sombrer seul dans sa folie.

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Dear god, the only think I ask of you is to hold him when I'm not around, when I' m much too far away. We all need that person who can be true to you, but I left him when I found him and now I wish I'd stayed 'cause I'm lonely and I'm tired. I'm missing you again, oh no, once again.

La fleur fanée qu'elle avait à la place du cœur renaissait et fleurissait de nouveau. Kiara était heureuse. Elle avait espéré apercevoir tant de fois cette silhouette, sentir tant de fois ce parfum, entendre tant de fois cette voix. Et le voilà. Elle sentait son parfum, entendait sa voix, le regardait de haut en bas. Oh Jayden, tu n'as pas changé.
Alors Kiara sourit, le plus grand et beau sourire qu'elle ait jamais fait, elle sourit un peu bêtement, comme une enfant, mais il est beau, son sourire. Il est beau parce qu'il est réel, il est sincère, naturel. Inconscient, même. Elle regarde les cheveux de son ami, son visage, ses vêtements, ses chaussures dégueulasses. Non, il n'avait pas changé. T'aurais pu faire un effort vestimentaire, dis. T'es pas bien classe pour des retrouvailles avec la princesse que je suis ! Elle fronce les sourcils, gonfle les joues qu'il lui compresse. Elle a l'air sérieuse. Vexée. Énervée. Mais elle se met à rire – elle n'a jamais pu faire la gueule à Jayden. Alors elle fait semblant, elle reste sérieuse quelques secondes, mais au moment où elle croise l'éclat rieur de son regard, elle craque, ne peut plus se retenir. Elle explose de rire. Et le rire de Kiara, c'est un peu comme un ballon gonflé à l'hélium dont on défait le nœud et on pince le bout pendant qu'il se dégonfle. Oui, un pet. Kiara quand elle rit elle fait des bruits étranges avec sa voix et on dirait des pets de ballon (pas d'autre chose, je vous vois venir).
Elle tire la langue à son ami. Son ami le plus cher, qu'elle a l'impression de retrouver comme si elle n'était partie qu'hier. C'est peut-être ça, la vraie amitié. Celle qui ne ternit jamais, reste intacte quoi qu'il arrive. Ou alors c'est quand tu acceptes enfin que l'autre te pique des frites au McDo pendant que t'es parti faire pipi. C'est davantage ça, ouais.
Comme pour s'excuser, de tout ce qu'elle a fait, d'être partie, de l'avoir laissé, de n'avoir rien dit, elle lui fait un bisou sur la joue. Puis elle sautille, montée sur ressorts.
Elle n'était pas dans un grand besoin quand elle a rencontré Jayden la première fois. Elle n'avait pas besoin qu'on la sauve de quoi que ce soit, elle était déjà plutôt heureuse. Mais quand elle a entendu sa voix chanter, les accords de la chanson, elle a su. Qu'elle ne pourrait plus se passer de lui. Et pourtant, elle l'a laissé. C'est contre-nature, elle s'est arraché un morceau du cœur en en étant consciente. Mais aujourd'hui, elle le récupérait. Comme quand petit tu enterres tes trésors dans une boite, dans le jardin, et que tu la retrouves trente ans plus tard. C'est étrange comme une part de pizza avait l'air plus fantastique, quand tu étais petit. Mais Kiara a toujours aimé la pizza, et Jayden était son salami. Elle inspire un grand coup, pas tout à fait sûre qu'elle pourrait dire autre chose de compréhensible maintenant qu'elle a réalisé. Il est là, enfin là, face à elle.

Miaou. Non, elle ne se sentait pas capable de parler d'un coup, comme ça. C'était trop pour elle d'un coup, elle risquerait de tomber dans les pommes ou quelque chose comme ça. Elle l'a fixé un long moment, comme si elle attendait qu'il fasse quelque chose. Qu'il l'adopte, puisqu'il propose d'adopter un chat. Heureusement pour lui, la seule Kiara à mourir ce jour-là est celle qui n'avait que des soupirs et pas de sourires. Elle trouve la force d'ouvrir la bouche, finalement, mais se concentre avant de dire quoi que ce soit pour ne pas perdre le fil de sa pensée. Et finalement, elle fait entendre le son de sa voix et se met à danser en même temps, au milieu du trottoir et des gens qui la regardent bizarrement. T'as du sex appeal et t'es bon comme un flan coco !
C'est vrai, perdre une telle pensée, si intéressante, si pertinente, c'aurait été dommage.

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» + you met me at a very strange time in my life (kiara)
» + tour du monde en quatre-vingt secondes. (kiara)

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